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Les amis de Serdika et Vitocha
16 décembre 2014

Présentation

Bonjour,

Je me présente, je m'appelle Isabelle j'ai 52 ans et l'aventure de l'adoption a commencé pour moi il y a bien longtemps !

En effet, déjà enfant lorsque je regardais Joséphine Baker et tous les enfants qu'elle avait adopté, j'ai souvenir d'avoir dit un jour à mes parents que moi aussi lorsque je serai grande j'adopterai des enfants pour leur offrir une vraie famille.

Puis l'on grandit, l'idée est toujours dans un coin de son esprit...

L'âge adulte arrive, j'ai privilégié le côté professionnel et comme beaucoup de femmes à l'heure actuelle lorsque la quarantaine approche on se rend compte d'un grand vide dans notre vie... 

J'ai pensé avoir rencontré le prince charmant comme on dit, mais j'ai vite déchanté de ce côté là... et puis 40 ans toujours des problèmes hormonaux je vais chez ma gynécologue qui m'annonce tout de go que j'ai un fibrôme de la taille d'une orange que de toutes les manières je n'aurai jamais pu avoir d'enfant naturellement et que vu mon âge et que je ne veux pas d'enfants il faut me faire une hystérectomie (ablation totale de l'utérus) !!!!

Là tout s'écroule et en pleurs et révoltée j'ai répondu que bien sûr que je voulais des enfants !!! Le moral en a pris un sérieux coup ! mais tout de même je me fais opérer en 2001, on enlève ce fibrôme pour permettre une éventuelle grossesse... mais bon mon ancien compagnon m'ayant dit que j'étais "stérile" je m'en suis convaincue...

Alors mon idée d'adoption refait surface, je fais ma 1ère demande d'agrément dans les Ardennes, l'assistante sociale vient chez moi pour chaque entretien, et à l'issue de ces entretiens je suis complètement chamboulée, démoralisée car je ne comprends pas ce que l'on attend de moi, d'autant qu'elle me pose une question et me regarde sans parler vous lui répondez en attendant qu'elle lance un sujet de discussion mais non rien, pas un mot, c'est complètement déstabilisant car je ne sais pas si ce que j'ai dit est correct, vrai, si je suis sur une fausse piste...

Par contre, avec la psychologue, le courant passe bien, il y a discussion et cela permet d'avancer sur le sujet.

En effet, je m'imaginais que lors des entretiens  pour parler de l'adoption c'était parler de l'enfant et de la vie que l'on souhaitait partager avec lui, j'avais déjà "prévu d'adopter en Russie" donc je m'étais inscrite sur le forum "adoption en Russie" où j'y ai fait de belles rencontres, des personnes qui depuis son devenues des amies, à qui j'ai apporté mes connaissances de la langue russe et de sa culture pour l'adoption de leurs enfants : Valérie, Patricia, Florence...

Mais non, les entretiens de préparation à l'adoption sont très "intrusifs", les personnes intervenantes (Assistantes sociales et psychologues) sont là pour connaître notre enfance, notre famille, voir si nous sommes psychiquement stables et lorsqu'on sort d'1h30 à 2h d'entretien c'est souvent en pleurs.

L'avantage des couples sur les célibataires c'est qu'ils peuvent se soutenir mutuellement. Nous autres "solos" nous devons tout affronter seules, parler à des amis (ies) au bout d'un moment on se rend compte que c'est inutile car ceux et celles qui ne sont pas dans le parcours de l'adoption ne peuvent pas comprendre et partager ce que l'on ressent.

La période des entretiens est fait pour que notre projet d'adoption murisse, que l'on réfléchisse, que l'on ouvre son esprit sur beaucoup de choses. Entre autre par la lecture de livres sur l'adoption, avec les revues EFA où je découvre l'adoption "fa'amu" en Polynésie (revue EFA N° 2 de Mai 2002) et je trouve que cela correspond pleinement à ce que je voudrai vivre pour mon adoption... cela sous-entend de passer du temps sur place pour tisser des liens avec la famille qui va avoir le bébé.

Je passe donc en commission d'adoption et là le couperet tombe : comme je sors d'une rupture sentimentale, les assistantes sociales et  psychologues estiment que je ne suis pas prête pour devenir mère... mais surtout mon projet d'adoption les "dérange" car je souhaite adopter à Tahiti : une adoption fa'amu qui est une adoption simple puisque l'enfant garde des liens avec sa famille.

 

Je fais appel de leur décision en 2006, rebelote je repasse des entretiens avec une autre équipe et notament avec une psychiatre qui en 3 fois 10 mn me juge inapte à devenir maman !!!

Je me présente à la commission qui doit statuer et là je me trouve devant 8 personnes de sexe féminin, leur calepin fermé sur la table qui m'écoutent comme si la décision était déjà arrêtée sans m'avoir entendue pour ma défense et là l'une d'entre elle me dit à brûle pourpoint "et si vous avez un refus maintenant que ferez vous ?" ma réponse a été claire et nette "si j'ai un refus aujourd'hui j'attendrai le délai légal de 2 ans et je referai une demande d'agrément, là vous me direz que je suis trop vieille pour être maman, mais je ne baisserai certainement pas les bras" et en effet j'ai essuyé un refus ! Le moral est au plus bas... 

Je me dis "essaye d'avoir un bébé toute seule et si vraiment cela ne prend pas tu te poseras les bonnes questions pour adopter".

 

Et là l'espoir renait d'autant que je change de gynécologue je prends dans le même cabinet un homme, le Dr T. et je vais le rencontrer pour lui expliquer mon désir de grossesse par insémination...cette personne m'écoute, me comprend, m'appuie, on discute pas mal et me fait faire toute la batterie d'examen pour voir si au vu de mon âge 40 ans mes ovules sont toujours bons et là miracle tout fonctionne comme il faut, même au contraire ils n'ont pas leur âge et sont très fertiles... donc on fonce ! La seule condition qu'on se fixe c'est qu'on ne dépassera pas 4 inséminations...

L'idée de l'adoption est toujours présente, mais bon je ne lâche pas le morceau d'avoir un enfant par moi même. Habitant les Ardennes, la Belgique n'est pas loin je prends donc rendez-vous à l'Hôpital Brugmann à Bruxelles (http://www.chu-brugmann.be) où je rencontre une assistante sociale pour discuter avec elle de mon projet d'insémination, puis avec une psychologue et enfin je rencontre le gynécologue avec tous les résultats d'examen gynécologiques faits en France...

Je vois le dossier fermé sur son bureau alors qu'il étudie mes résultats, le mental est alors le suivant : "soit tu pleurs et tu baisses les bras, soit tu te bats"... Grand blanc, moment de solitude où toutes les pensées traversent mon esprit et puis d'un coup, je le vois qui ouvre le dossier, me regarde en souriant et me dis "pour votre âge c'est rare d'avoir des ovules d'une telle qualité, donc on y va !" 

Hourra !! ou YESSSSSS comme disent les gamins !

Et là commence le long parcours de l'insémination avec ses traitements hormonaux, ses injections en pleine nuit puis départ le lendemain matin avec une amie direction Bruxelles, heureusement qu'elle était présente avec moi, cela m'a fait énormément de bien de sentir son réconfort... Entre les aller-retours sur Reims à la Polyclinique St André et ceux sur Bruxelles, la voiture finissait par connaître la route...

C'est une période entre doutes et espoirs...

1ère insémination en janvier 2007 : Départ à 6h du matin pour arriver à 9h à l'hôpital, nous prenons un café pour nous réveiller un peu et c'est parti pour être inséminée, au départ la pipette a été injectée directement dans l'utérus, nous mangeons à la cafet sur place et on repart, on y croit et  puis au bout du délai tout s'écroule... ce n'est pas bon...

Je retourne chez mon gynéco à Reims pour faire un contrôle et là il m'annonce que ça avait peut être pris mais qu'il y a trop de fibrômes qui ont repoussé avec le traitement hormonal qu'il convient de faire un curetage pour se redonner une chance...

En février donc hospitalisation pour curetage...

2ème insémination en mars .... Rebelote, départ 6h, arrivée à l'hôpital et là bonne nouvelle mon gynéco belge s'est pris d'amitié pour moi et me dit que pour qu'il y ait encore plus de chance il va m'injecter au niveau directement des trompes et me laisse me reposer un peu avant de reprendre la route... Au retour généralement c'est Mimi qui conduisait pour que je me détende... à la date fatidique : encore raté !!

le moral en prend un sérieux coup car là l'utérus était "comme neuf"...

Aller on ne baisse pas les bras, on laisse le corps se reposer et on recommence...

3ème insémination en mai.... Rebelote mais encore non...

4ème et dernière insémination fin juillet, la date fatidique tombait le jour de mon anniversaire le 15 août et malheureusement ce jour là ne fut pas rempli de joie !

Mon gynécologue en Belgique me propose de faire une insémination in-vitro et de m'implanter le foetus une fois tout ok, mais non, mon corps n'en peut plus, le moral non plus et puis je m'étais fixé 4 inséminations, cela ne sert à rien de poursuivre alors que la machine n'est pas capable de fonctionner...

De retour à la polyclinique en septembre, on fait le point avec mon gynéco et là il m'annonce qu'en fait aucune grossesse n'aurait pu aboutir mon utérus etant un énorme fibrôme à lui tout seul... qu'il faut m'opérer mais là ce sera une hystérectomie totale !

C'est une claque, il faut digérer l'information et accepter de se "sentir diminuée" parce qu'on va m'enlever une partie de ma féminité et qui m'empêchera à jamais d'être une maman "normale" et tous les commentaires du style "tu n'es qu'une femme stérile" remonte à la surface....

Fin octobre début novembre, les saignements étant vraiment trop importants et invivables côté douleur, la décision est prise d'opérer début janvier 2008...

Habitant seule dans en Champagne-Ardenne, je me rends donc à la clinique St André, section maternité (eh oui...), je suis accueillie par une psychologue avec qui je discute de ce que je vais subir comme opération et ses répercutions, l'équipe médicale était super sympa et lorsque le moral descendait elles étaient là pour rester 5mn avec moi et rire un peu, cela m'a été d'un énorme soutien et pour cela je les en remercie y compris le Dr T qui lui aussi venait voir si tout allait tant physiquement que moralement.

Après l'opération il faut faire un travail de reprise en main de sa vie, et se battre pour son objectif de vie : devenir maman !

3 Février 2009 le jour J de la fin du délai, j'envoie ma lettre au Conseil Général (lettre qui était prête depuis la commission qui m'avait opposé un refus) pour refaire ma demande d'agrément...

Je demande à changer d'équipe par rapport à celle de 2005, et là tout se passe très bien... mon assistante sociale est quelqu'un de très bien avec qui il y a dialogue, échange ce qui permet de bien peser le pour et le contre, elle met en balance des cas concrets et la fois suivante nous en rediscutons et ainsi au fil du temps mon projet s'affine.

En deux ans de temps, j'ai eu le temps de penser et repenser à mon projet de vie : je souhaite un agrément pour une fratrie de deux enfants !!

En décembre 2009 j'obtiens mon agrément pour adopter une fratrie de deux enfants !

Maintenant l'attente peut commencer....

  

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